Le Roman de la Momie - Tout-Toulouse

Publié le par axe-equilibre

 Article paru le 22/05/2002 dans l'hebdomadaire Tout-Toulouse

 

Cent quinze élèves sur scène réveillent les momies endormies

Une centaine d'élèves de collèges de Toulouse et de Colomiers présentent le 24 mai à Odyssud Blagnac une comédie musicale inspirée du " Roman de la momie " de Théophile Gautier. Aperçu des coulisses d'un spectacle inédit, mais bien dans l'air du temps


Il était une fois une comédie musicale... C'est ainsi que pourrait débuter cette histoire née il y a un an des rêves d'un professeur, compositeur à ses heures. Olivier Gavignaud, alors professeur de musique au collège Maurice-Bécanne, donne le la en écrivant sur mesures pour ses élèves une comédie musicale adaptée du Roman de la momie de Théophile Gautier. Les élèves déroulent la partition. Au printemps dernier, les apprentis choristes et solistes recrutés enregistrent à la MJC Roguet de Saint-Cyprien 16 titres. Un CD est ensuite réalisé au collège de manière artisanale, avant d'être édité en janvier dernier aux éditions Fuzeau. 

Le morceau n'est pas fini pour autant : l'histoire de cet amour impossible entre un jeune Lord anglais du XIXe siècle et la princesse momifiée découverte lors d'une expédition est mise en scène le 24 mai prochain à l'Odyssud. L'auteur de ce spectacle aux accents égyptiens est parti au Chili, mais ses collègues ont mis la comédie à leur diapason pour la monter. 

Depuis le mois de novembre dernier, 115 élèves de la 6e à la 3e des collèges Croix-Daurade à Toulouse, Victor-Hugo et Voltaire à Colomiers répétent à date fixe avec leurs trois professeurs de musique respectifs et une chorégraphe, Françoise Lowinsky. Cette dernière a auditionné les élèves afin de sélectionner les six solistes et leurs doublures, pressentis en fonction des capacités vocales, mais aussi de la sensibilité des enfants, de leur capacité à assumer un rôle. 
" Son avis est tout à fait neutre, son objectivité totale " , assure madame Cuvelier, professeur de musique à Croix-Daurade. Marie-Anne Galinet-Jacquiet, son homologue aux collèges Voltaireet Victor Hugo renchérit : " Donner aux élèves la possibilité de travailler avec des professionnels les valorise. Une année, une élève soliste a pris des cours de chant dès la fin du spectacle. Il y
a aussi des élèves en échec scolaire qui se révèlent supers. Et puis ce n'est pas le même contact, c'est quelqu'un de l'extérieur. Les élèves acceptent donc très bien la décision, sans jalousie ". Même lorsque seize filles se présentent... pour un seul rôle.

Les élèves se prêtent entièrement au jeu : quand les répétitions empiètent sur les cours ils acceptent de les rattraper. " Ça fait trois ans que je fais les comédies musicales avec le collège et ça me plaît toujours autant " , affirme Fatiha, élève de 4e. 

Les collègues ont aussi synchronisé le métronome de leurs cours : l'Egypte est au programme d'histoire en 6e, les élèves étudient le vocabulaire complexe du roman de Théophile Gautier en français... " Le projet est porteur, on a même des garçons qui partici pent en 4e et 3e, alors que d'habitude ce n'est pas évident " , ajoute Marie-Anne Galinet-Jacquiet. 

Tous s'investissent. Travail scènique, travail individuel du texte devant une glace " pour qu'ils s'habituent même à leur propre regard, car ils seront devant un public "... Un entraînement qui porte ses fruits aussi au quotidien. " Ça m'a beaucoup aidée, surtout quand j'ai fait un court-métrage avec la caméra fixée su r moi " , confie Fatiha. Même les parents sont mis à contribution pour la fabrication des coiffes et costumes à partir de photos et modèles. Des images de 10 mètres sur 8 seront projetées pour parfaire cette atmosphère égyptienne dans laquelle les 115 élèves se fondront. 

Tous seront présents sur les planches tout au long du spectacle, même lors des passages chantés par les solistes. Chacun assume deux ou trois rôles, comme Laura, en 4e au collège Voltaire, qui sera tour à tour juive, égyptienne et araignée. 

" Le but est aussi de rendre les élèves autonomes. Le soir, ils sont tous seuls sur scène. C'est leur spectacle, à la limite on pourrait ne pas être là. Ils y arrivent très bien ", explique Marie-Anne Galinet-Jacquiet. La chorégraphe dispense des conseils pour la respiration et la gestion du stress. Une demie-heure avant le spectacle, les élèves forment une ronde et font le vide. Tout est donc réglé... comme du papier à musique. "

Publié dans Revue de presse

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